L'inconnue

Polar & Thriller

238 pages

jan. 2010

978-2-84921-165-6

 

Chapitre I

 

Après les pluies torrentielles du mois d’août, qui avaient gonflé de façon inquiétante les ruisseaux et rivières de l’avant-pays savoyard, septembre s’annonçait sous les meilleurs auspices avec un soleil chaque jour plus radieux. Ce qui bien sûr faisait le bonheur des viticulteurs qui se frottaient les mains, voyant leur récolte prendre chaque jour de l’embonpoint. La cuvée 2009 serait une bonne cuvée. Un autre bonheur frappait en cet automne les ramasseurs de champignons du canton et, l’un d’eux, le commandant Cyprien, ne laissait pas sa part aux chiens. Dans les bois, du matin au soir, il traquait sans répit la moindre girolle, ou le plus petit pied de mouton, au détriment de la pétanque, dont pourtant il raffolait et, grace à laquelle il amusait ses collègues lorsqu’il lançait de sa voix de stentor :  « on ne tirrre pas une dernièrrre boule ». Très vite le lecteur comprendra que le commandant Cyprien n’était pas né dans la région parisienne. Chacun bien sûr, se moquait gentiment de son accent à couper au couteau. Néanmoins, on aimait bien le commandant, pour sa gentillesse d’abord, mais aussi pour son dévouement à la communauté. La chasse tout comme les morilles n’avait point de secret pour lui, pas plus que les escargots qui, si l’un d’eux avait le malheur de croiser le chemin de Cyprien, avait toutes les chances de se retrouver avec ses amis dans une persillade. Pour l’heure, Cyprien arpentait le bois de Bagnes, son panier déjà copieusement rempli de bolets et autres girolles en même temps que quelques trompettes-de-la-mort. Il s’en retournait à sa voiture, jugeant sa cueillette suffisante pour aujourd’hui en se disant : Bon, il faut bien en laisser pour les autrrrres.Tout en marchant le long du ruisseau de la Méline, gonflé à plein bord des pluies diluviennes qui s’étaient abattues les jours passés, Cyprien faisait attention où il posait les pieds. Brrr ! Ferait pas bon tomber là-dedans se disait-il en s’accrochant de son mieux aux arbustes qui bordaient la rivière. Il était si préoccupé par son équilibre qu’il buta dans une forme allongée à terre qu’il prit pour un amas de branchages. — Ouf ! Bien failli passer à l’eau. Plus de peur que de mal, mis à part deux ou trois champignons tombés du panier, vite récupérés d’ailleurs. Cyprien arrivait au ponton, qui lui permettrait de rejoindre sa voiture, lorsqu’il s’entendit appeler. — Commandant ! Vous êtes bien fier. En se retournant Cyprien vit le procureur Jaquin occupé à plier son matériel de pêche. — Monsieur le procureur, vous à la pêche, on me l’aurait dit, je ne l’aurais pas cru. En serrant la main du commandant, Jaquin lui avoua en riant : « il faut bien avoir un ou deux défauts, mais pour aujourd’hui, c’est fichu, les eaux sont grosses et surtout trop boueuses. Comment voulez-vous que les poissons voient les vers dans de l’eau aussi noire ? » — Puisque la pêche ne donne pas, venez donc avec moi prendre l’apéritif à la maison. Une anisette ou une mauresque nous rappellera notre époque en Afrique.Il est vrai que les deux hommes qui avaient longtemps servi au Maroc avaient des souvenirs communs. — Merci commandant, mais ça sera pour une autre fois, cette après-midi j’ai rendez-vous à quinze heures au palais pour la réception du nouveau juge d’instruction, en présence du Préfet et de monsieur le ministre de la justice-garde des Sceaux. J’espère que cette fois-ci ce sera le bon, et qu’il tiendra au moins jusqu’à ma retraite. Deux juges coup sur coup avec qui nous avons eu des soucis, ça n’est pas commun. — Et bien bonne réception monsieur le procureur, faites mes respects à madame votre épouse. Tenez, prenez ces quelques girolles, autour d’un rôti de veau vous m’en direz des nouvelles. — Merci commandant, vous me prenez par les sentiments. Mes respects à madame Mirion.Sur une dernière poignée de main, les deux hommes se quittèrent, partant chacun vers leur véhicule. Si Jaquin était amoureux des belles voitures, non pas tapageuses, mais de bon goût, en revanche le commandant, lui, roulait dans une vieille Ford, qui devait bien afficher 25 ans d’âge. Même pas fermée à clé. Pourquoi faire, qui prendrait une telle pièce d’antiquité. Cyprien posa son panier dans le coffre, il allait monter au volant lorsqu’il s’entendit appeler par le procureur.— Commandant, venez donc voir, ce que je viens de découvrir. Retournant sur ses pas, Cyprien vit le procureur à genoux devant le tas de branchages qui avait failli le faire tomber à l’eau.— Vous vous êtes blessé, monsieur le procureur ? — Non, regardez, et Jaquin soulève un bras qui sortait de dessous le tas de branches. — Fichtre ! Qu’est-ce donc que cela ? Cyprien allait se saisir de la main quand le procureur l’en dissuada.— Non, ne touchez à rien, avant que la scientifique ne fasse les premiers constats. Vous avez un portable commandant ? Cyprien dut bien avouer qu’il ne possédait pas ce genre d’engin. Jacquin sortit son appareil de sa poche et, alors qu’il manipulait les touches du clavier, son pied gauche glissa sur la terre détrempée et il lacha le téléphone qui finit sa course dans la rivière en crue.— M…..de, de m….de, foutus engins que ces téléphones, on ne peut vraiment pas compter dessus. Bon commandant, sautez dans votre voiture, foncez à la brigade de Saint-Marlin, qu’ils envoient deux gendarmes. Qu’ils alertent le centre de secours, et qu’ils appellent la scientifique de Chambéry, moi je reste ici auprès de cette malheureuse. Faites vite commandant. Lorsque les gendarmes seront sur place, je pourrai rentrer chez moi et appeler mon futur neveu, vous le connaissez le célébre commissaire Castorex ? — Oui, j’ai lu ses exploits dans les différentes enquêtes qu’il a menées dans le canton. Notamment, celle ayant trait à l’assassinat du notaire, maître Patouillard et du député Dupuy. — Bon je file à la brigade, voir si le capitaine Moulin est de service, je le connais bien, j‘ai souvent plaisir à lui faire mordre la poussière à la pétanque. C‘est un bien brave homme. À vous revoir monsieur le Procureur. Le commandant parti dans un nuage de fumée lâché par sa vieille « titine » comme il appelait sa voiture et le procureur se mit en devoir de faire les premiers relevés d’empreintes autour du cadavre, mais avec les chemins détrempés et un ruisseau qui par endroit avait débordé, il n’y avait pas beaucoup d’indices et, peu d’espoir d’en trouver beaucoup. Un quart d’heure plus tard, gendarmes et pompiers arrivaient sur les lieux dans une cacophonie de sirènes, qui sema la panique parmi la population de Saint-Marlin où les attendait le procureur. Gendarmes et pompiers se faisant une pacifique concurrence en matière de rapidité. Moulin et le gendarme Painsec Alphonse, une nouvelle recrue à la brigade de Saint-Marlin descendirent de voiture. La gendarmette Pauline Bonnard, ayant accédé au titre d’inspecteur de police, avait quitté la brigade de Saint-Marlin. Le sous brigadier Vantard qui se trouvaient de garde les accompagnait. Après des échanges de salut amicaux, le procureur demanda à Moulin d’appeler le commissaire Castorex : « c’est bête je viens de perdre mon portable, tombé dans la rivière et, avec ces eaux boueuses, allez le retrouver ! »— Ne vous inquiétez pas monsieur le procureur, on va le contacter au moyen de la radio, donnez-nous le numéro.

Extrait

 

Ce livre ne peut pas être commandé

L'inconnue du bois de Bagne ou Castorex pète les plombs

Jean-Marie Terron

Alors que Castorex termine des vacances bien méritées en compagnie de sa chère – et tendre – Nadège, un article de journal retient son attention :

« Fort d’Aiton, un dangereux truand s’évade ! Profitant d’une livraison de pommes de terre, celui que la police considère comme le plus dangereux des truands du siècle a réussi à se faire la belle… »

Après lecture de l’article, Nestor pousse un violent : « Putain Kopek ! »

— Ma parole ils se sont bien foutus de notre gueule, en nous laissant croire qu’il était mort dans les prisons d’Ukraine avec son complice Piakof. Va encore y avoir de la rumba dans l’air !

Alors que le commandant Cyprien arpente le bois de Bagne un panier rempli de bolets à la main il se fait interpeler par son collègue le procureur Jaquin de retour d’une pêche infructueuse sur les rives de la Méline :

— Commandant ! Venez donc voir ce que je viens de découvrir.

Jaquin soulève un bras qui sort de dessous un tas de branches.

— Fichtre ! Qu’est-ce donc que cela ?

C’est ainsi que Nestor, François, Amédé Castorex, le célèbre commissaire de police, à peine revenu d’une croisière en Grèce, se voit investi d’une nouvelle enquête : une jeune femme a été retrouvée assassinée dans le bois de Bagne, la tête plongée dans la rivière la Méline. Ce ne sera que le début d’une longue série de crimes et de suicides, qui mèneront, soit-dit-en passant, la fiancée à quitter Nestor, puis, à revenir, pour « vivre le reste de ses jours » avec son commissaire préféré. Castorex, le légendaire célibataire, va-t-il succomber au chant des sirènes et finir dans la chapelle du mont du chat ? (Et, accessoirement, va-t-il résoudre les meurtres ?)

— Toute la vie avec toi ? Ben merde alors. Ça demande réflexion, non ?

Attention !
Votre panier comporte un livre en souscription, qui doit être acheté individuellement. Avant de faire tout autre achat, vous devez finaliser votre commande. Vous pourrez ensuite commander d'autres livres.

{"postList_model":{"ID":3421,"post_author":"5","post_date":"2023-02-27 18:38:28","post_date_gmt":"2023-02-27 17:38:28","post_content":"","post_title":"Livres (accueil)","post_excerpt":"","post_status":"publish","comment_status":"closed","ping_status":"closed","post_password":"","post_name":"livres-accueil","to_ping":"","pinged":"","post_modified":"2023-06-14 13:44:03","post_modified_gmt":"2023-06-14 11:44:03","post_content_filtered":"","post_parent":0,"guid":"https:\/\/editionsthot.com\/?post_type=waz_post_template&p=3421","menu_order":13,"post_type":"waz_post_template","post_mime_type":"","comment_count":"0","filter":"raw"},"postList_nb_item_per_line":"postList_5_item","postList_nb_max_item":"5","postList_order_by":"rand","postList_set_link":"1","postList_limit_description":"50","postList_limit_break":"word","postList_limit_add_to_end":" [...]","postList_use_custom_post_type":"1","postList_custom_post_type":"product","postList_custom_taxonomy":"product_cat","postList_custom_toxonomy_values":120,"postList_custom_description":"product_accroche","post__not_in":7271}